Alors en février 2011 j'ai commencé une formation qui se déroule essentiellement sur le Larzac, là où Nino passe de chouettes séjours à la pédagogie respectueuse.
Cette formation est délivrée par l'association Altern'Educ ASPRE qui, comme son nom l'indique, a pour objet l'accompagnement et le soutien aux personnes en recherche éducative, et ce en proposant des alternatives éducatives. C'est Brigitte qui est la formatrice.
Pendant le deuxième module de formation (entre février et mars), j'ai commencé à ressentir une grande fatigue, j'étais un peu vaseuse sans comprendre qu'il s'agissait de fièvre, et j'avais un peu mal au niveau ORL. En gros : fatiguée et nourrie ; froid aussi... Impossible de me réchauffer...
Le 8 mars, fiévreuse, exténuée, toussant et très sensible. Entre temps, j'avais constaté que j'avais de la fièvre, je me reposais autant que possible avec deux enfants à la maison.
Le 9 mars, radio pulmonaire pour vérifier que ce ne soit pas une pneumopathie. J'ai une douleur aiguë qui pourrait être une douleur intercostale, ou une sorte de crampe, voire une petite déchirure à force de tousser, ou une pneumopathie. Verdict : pneumopathie. Antidouleurs + antitoux.
La suite c'est prise de sang, pour connaitre l'origine et 10 jours d'antibios si c'est bactérien.
Le 13 mars, début avec l'argent colloïda, associé aux médocs, aux soins de reflexo, ... mais la fièvre est toujours présente.
Le 16 mars, fin des antibios. Youpi ! Bon, j'ai toujours super mal, je suis exténuée et je tousse encore, mais c'est autrement que je vais soigner tout ça...
Les 20 et 21 mars, j'ai MAL. Ca se calme un peu ensuite.
Le 22 mars, deuxième radio. Entre temps je prends depuis Safralite - amélioration de l'humeur, et je me marre tout le temps, ce qui me fait super mal, en fait...
Compte-rendu :
Présence d'une opacité infiltrative micro-réticulaire, micro-nodulaire, à contour flou, latéro-basle droite.
Légère surcharge hilo-basale à gauche.
Présence de quelques signes bronchiques au niveau de la pyramide basale à droite et à gauche.
Le 23 mars, après-midi aux urgences, consultations avec l'urgentiste, prise de sang, gazométrie artérielle, électrocardiogramme, analyse d'urine, ... mais non : je n'ai pas vu de pneumologue (j'y allais pour ça, envoyé par mon doc) et non : on ne sait pas quel germe a provoqué la pneumopathie. Comment perdre une après-midi de repos, et revenir épuisée...
L'infirmière a eu du mal avec les veines et surtout les artères ; mes bras sont plein de bleus, et ça saigne encore. Pourtant, il parait que j'ai des 'super veines', selon elle. C'est l'aide soignante qui a réussi à trouver l'artère direct.
Mon do me dit ce que j'ai : une 'double' pneumopathie. Mais il ne sait pas d'où elle vient. Cela peut être viral ou bactérien. A priori, c'est viral. Mais quel virus ? Le savoir permettrait de cibler le traitement ; là il sait que l'antibio qu'il m'a fait prendre n'a servi à rien, ne m'a pas soigné. Je me soigne toute seule, en gros (mais c'est sévère, donc mon corps a du mal à lutter) Maintenant, il va essayer de faire le forcing pour parler au pneumologue et lui faire voir toutes les analyses, etc. que j'ai eues, pour que le pneumo cible LE virus et LE traitement. Sinon, mon corps finira bien par se soigner (aidé d'homéopathie, etc.)...
Je prends des antidouleurs nonstop.
J'ai déjà refusé plusieurs fois l'hospitalisation ; heureusement les enfants sont accueillis par plein de supers mamans, ce qui me permet de me reposer davantage que quand ils sont avec moi.
Le 27 mars, après un très chouette moment d'apaisement offert par une amie et où j'ai pu respirer plus profondément sans ressentir la douleur, une quinte de toux m'a provoqué une douleur intense qui ne passe pas le soir...
Le 29 mars, je trie les mails et les idées (et aime ça) + passe le relai (et aime ça) + savoure [le soleil, le temps qui passe, l'énergie du moment, le livre en cours, ... ] (et aime ça). Après la douleur s'est réveillée (c'est à dire que l'anti-douleur ne faisait plus effet) et aussi je me suis sentie épuisée, donc repos et anti-douleur encore...
Le 31 mars, douleur à droite super forte.Toux. Radio + prise de sang.
Ma priorité est de ne plus avoir mal, pour le moment toute mon énergie passe à ça et je ne peux pas la mobiliser ailleurs. J'ai pensé (il y a quelques jours) que je n'arriverai pas à m'en sortir, que j'allais en crever. Toute mon énergie vitale passe à soigner mes organes vitaux (poumons) pour que justement je reste en vie. Je pense que je pourrais en comprendre qqchose quand je serai hors de danger...
Des pistes m'accompagnent : prendre le taureau par les cornes et de grimper sur son dos sur le chemin de la guérison. Le thème principal des poumons est : protection face au monde extérieur, circulation de la vie en soi.
Les affections du système respiratoire nous parlent de :
- peur de la mort
- Difficulté à accueillir la vie en soi par peur, manque d'envergure ou d'ambition, interdits familiaux
- difficulté à nous défendre, à nous protéger face au monde extérieur, à trouver des réactions adaptées vis-à-vis des agressions éventuelles, réelles ou imaginaires
"pneumopathie : situation d'agression extérieure encore plus nette car causée par un agent pathogène important . Nous sommes sans doute déstabilisé par les attaques de quelqu'un. Elles peuvent être subtiles, souterraines, non perçues, mais le ressenti d'agression existe. En tout cas, notre capacité à nous défendre s'effondre. Nous n'avons plus la capacité ou la force de le faire. Nous sommes en danger (ressenti ou réel) car sans défenses face à l'agresseur, d'autant plus qu'il n'est pas toujours identifié."
(tiens, comme le germe ;))
C'est évident, il y en a plein et ils sont identifiés : ma vie est super merdique depuis plusieurs mois : mort de ma mamie (le dernier grand-parent), déménagement dans une maison pas fini et gros stress pour moi à gérer ça, opération de Stéphane, mort de mon oncle, coupure de mon ondex gauche (et grand traumatisme pour moi) et maintenant pneumopathie... Sans oublier la relation entre Nino et moi qui a été / est par moments très difficile, et la relation avec Stéphane qui était pour ainsi dire morte... Forcément... !
Je sens que tous ces mots pourront m'aider dans quelques jours, quelques semaines.
Le 1er avril, super sieste ! réveil au chant des oiseaux...
'Je suis debout bien que blessé(e) (...) je suis le maitre de mon destin, je suis le (la) capitaine de mon âme'
Le 2 avril, je lis tranquillement, quel pied !
Le 11 avril, mes enfants vont voir un concert, accompagnés par une autre maman (sympa) ; pour les accueillir, je décide de préparer un gateau à la machine à pain, comme ça je peux dormir pendant que ça cuit. Machine à pain ne fonctionne pas. Je mélange avec le robot, je mets dans un plat puis au four. Four ne fonctionne pas. Idée : cuit-vapeur... jamais tenté mais pourquoi pas. Changement de plat, et en avant.
Je suis épuisée et j'ai super mal au poumon droit, d'où mon besoin de repos...
Le 17 avril, JE retrouve MON énergie !
Le 18, contente de moi d'avoir réussi à faire presque tous les trucs que je devais faire, et qu'il ne m'était pas simple de faire (j'ai dépassé des peurs, plein !) et aussi bouleversée par un mail lu ce soir...
Le 19 Savoir ou apprendre ?
Je ne suis pas là pour perpétuer le passé,
Je suis pour "apprendre" mais apprendre
signifie innocence, apprendre signifie être ouvert,
apprendre signifie réceptivité.
Apprendre signifie une approche non-égoïste envers la réalité.
Apprendre signifie : "Je ne sais pas et je suis prêt à connaître".
Savoir signifie : "Je sais déjà".
Le savoir est la plus grande déception que la société
crée dans l'esprit des gens.
Osho
Le 21 avril, premier scanner. Et puis finalement, première scintigraphie aussi. Première embolie pulmonaire. Première sortie contre avis médical.
Demain, ce sera premier scanner avec injection (et aussi premières obsèques d'un bébé d'où ma sortie) En fait j'espère juste qu'il me sera possible de ressortir après le scanner + la consult' demain matin pour accompagner Noam, et soutenir ses parents, être avec mes amis.
Le 22 : c'était un 'faux positif', c'est à dire que je n'ai pas d'embolie pulmonaire. Bon, j'ai toujours une pneumopathie un peu longue et sans doute finissante, mais c'est pas le même risque vital 
(premier scanner avec injection, donc, et premier écho doppler aujourd'hui ; par contre je n'ai pas pu être physiquement présente à la crémation de Noam )
J'ai toujours du mal à me reposer, à dormir, j'ai encore de la fièvre. J'ai mal aussi.
J'ai arrété progressivement les antiouleurs. Je n'aime pas les addictions, je me suis sevrée.
Le 24 avril, contre-coup de jeudi / vendredi : baisse d'énergie, moral bas, grosse fatigue... ; vu les circonstances, c'est plutot sain comme reaction. J'ai pleuré en posant des mots tout à l'heure. je crois avoir encore besoin de faire sortir. c'était très violent...
Le lendemain,
"Being pregnant and giving birth are like crossing a narrow bridge. People can accompany you to the bridge. They can greet you on the other side. But you walk that bridge alone."
~African proverb
C'est tellement vrai ...
C'est vrai pour tellement d'autres situations...
Pont franchi.
Deux mois.
(la douleur durera encore presque trois mois, jusqu'à ce qu'une osté parvienne à la faire passer : vertèbres et côtes déplacées)
Je mettrai encore de nombreux et longs mois à récupérer de la fatigue...
Le 15 mai, j'écrirai"J'en comprends enfin PARFAITEMENT le sens."
