Hier soir, pendant le repas, alors que je pleurais de lassitude et de trop plein ou de pas assez, j'ai vu, mon fils, trois ans et bientôt quatre mois, mettre sa main gauche sur sa joue et sa tempe gauches, avec un recul de la tête, du cou et de tout le corps vers l'épaule droite et son côté droit, alors que Stéphane lui indiquait avec autorité une règle de vie... Comme ces enfants maltraités qui s'attendent à recevoir un coup et essaient de s'en protéger.
J'en ai pleuré et j'en pleure encore.

Je me suis tout de suite souvenue cette claque que je lui ai administrée il y a quelques semaines, début septembre je crois. Cet acte de violence est inscrit dans mon corps, dans ma tête pour toujours. 
Peu importe la raison. Je dois pouvoir m'en souvenir mais je ne cherche pas à le faire. Il n'y  JAMAIS de bonne raison. J'avais dit que ce n'était pas possible, que ma limite était atteinte, que je ne pouvais plus tolérer. Et puis ma main est partie, comme guidée par un pilote automatique sur lequel je n'avais aucun moyen de me rendre compte. Ma main est partie avec une telle violence que j'ai eu mal dans la paume et j'ai vu la trace de mes doigts sur la joue et la tempe de Nino.
J'ai réalisé que j'étais une MERE MALTRAITANTE. Me regarder en face, sans baisser les yeux, assumer pour me rendre compte, et faire évoluer, travailler sur cette violence en moi, héritée de je sais où.
Je me suis excusée immédiatement, en pleurs, et j'ai expliqué que PERSONNE n'a le droit de le taper, ni moi ni personne d'autre. Que ce que je venais de faire est INTERDIT.

Pendant plusieurs jours il m'a dit "l'autre jour, tu m'avais tapé et ça m'a fait mal, là (en montrant sa tempe)" ; chaque fois j'ai reconnu sa douleur, j'ai reconnu mon geste.

J'ai réfléchi à ce geste. Pourquoi la joue ? C'est le je sais où : c'est tout facile... une famille globalement violente "ordinaire" - comme malheureusement beaucoup de familles - combien de fois ai-je vu, bébé puis enfant, ma soeur se faire taper et combien de fois me suis-je fait taper (moins mais pas néant) ?
Là n'est plus le problème. Le problème, c'est : comment rompre, passer à un autre mode de relation. Quoi faire de la violence qui est en moi, que je le veuille ou non, sans que je ne la balance sur mes enfants ?
Entrer dans un cercle vertueux. Etre la première à dire stop à la transmission transgénérationnelle... Construire. Aller vers l'avant, vers davantage de respect et de dialogue, vers l'épanouissement en famille.

J'ai donc pensé à ça, et à d'autres choses aussi...
J'ai vu. J'en ai pleuré et j'en pleure encore.

Au milieu de cette traversée du désert, qui est un chemin de réflexions, de remises en question, une route qui me fatigue, qui me fait bien sûr avancer mais au nom de quelles souffrances, quels doutes, ...

Entre pleurs et rires, entre découragement et portes ouvertes vers des lendemains que j'espère chantants, ma voie est passée ce week end par Gujan-Mestras, où avait lieu la réunion du conseil d'administration de l'Association Française de Massage pour Bébé.
Je fais partie cu conseil d'administration de cette association. J'en suis très très heureuse. Chacune de nos rencontres est un échange, une ouverture, un soutien dont l'intensité dépasse mes mots. Cette association est réellement magnifique de par sa déontologie, ses valeurs et ses actions... 

Transmettre aux parents un toucher sain et respectueux, comme soutien aux relations avec leurs bébés ; quoi de plus noble et essentiel pour construire un monde serein ?

Nous avons donc bien travaillé, comme le plus souvent, nous avons de nombreux projets, qui nous rendent de plus en plus présents et nous permettent de reconnaître le sérieux de nos actions. Nous avons beaucoup échangé, et lors de la pause du soir, nous avons chanté...

Une chanson est souvent revenue, je ne la connaissais pas et j'ai envie de la partager... Je n'aime pas cette version avec Isabelle Adjani, mais je n'ai rien trouvé d'autre.
La mélancolie de la mélodie correspond plutôt bien avec mon état d'esprit du moment...

Entre les rencontres associatives, les rendez vous, les week-ends à Mourrens (atelier d’écriture… génial !), les pique niques et ciné bébé, je ne trouve plus le temps de donner des nouvelles.

J’ai aussi eu une lymphangite ou un truc du style (mal partout, fièvre et courbatures, et seins engorgés) et je suis (de nouveau) très très très fatiguée…

Mais cette fois j’ai su demander de l’aide, alors peut être reste t’il encore un espoir ? !

.... Steiner bien entendu, c'est à dire à l'école des Tournesols : premier jour pour Nino. En fait, première demi-journée puisque je suis allée le chercher, comme nous l'avions prévu, à 13 heures, après le repas.

Il est parti de la maison impatient "je veux aller à l'école"... "mais qu'est ce qu'il fait ce papa ? Il n'est pas encore prêt ?!"
Et l'arrivée à l'école a été toute aussi assurée.
La matinée s'est bien déroulé. Il a fait, avec Hélène, Dacil et Sophie, des escargots en pâte à modeler ; il a joué avec l'eau ; il a aidé Jany dans la préparation du repas, il a été content de manger de la tarte aux courgettes, de la salade et du melon... (et plein d'autres choses sans doute, que nous ne savons pas, et c'est tant mieux !)

Il était très content que j'aille le chercher et tout autant de dire "à demain !" à tout le monde ! ! 

Voilà : ça roule quoi !