Depuis quelques semaines notre appartement l'appartement de Stéphane est en vente... Quelques visites, mais très peu. Pourtant il est sympa cet appart ! Bien placé : à deux pas de l'entrée de la rocade, proche du métro, mais dans une rue pas trop passante, clair, dans une petite copropriété sympatique, avec un garage, une petite cour, un balcon, une cave... Chouette quoi !
Mais une commerciale de l'agence immobiliaire un peu rabougrie, pas très souriante, ni locace... Qu'est ce qu'elle fait à ce poste là, elle ? ! Et pourquoi est ce qu'on travaille avec elle ? Parce qu'elle travaille pour l'agence filiale de la boîte de promotion dans laquelle travaille Stéphane ! !
On s'est un peu chauffé, parce qu'on ne comprend pas pourquoi il faudrait 6 mois pour vendre cet appartement... et Stéphane a mis des annonces dans d'autres agences.
Il faut vite vite le vendre, parce que grâce à cette vente on pourra prendre une maison en location, avoir donc un peu d'espace, un petit jardinet, une chambre de plus, peut être même un lieu pour mes activités profesionnelles... !
Et ce (cette location) pendant le temps où on fera construire ... NOTRE MAISON ! !
je ne suis pas (plus) douée pour écrire et suivre un fil d'écriture, semble t-il. Je l'ai commencé pour ton frère aîné, Nino, et pour ton petit frère, Elià, mais je ne poursuis pas. Je prends la plume pour toi maintenant.
Comme tu le sais déjà, tu as été conçu (e) dans beaucoup d'amour, tu as vécu quelques semaines dans mon ventre, et aussi dans ma tête, malgré les paradoxes de ton état de santé et du mien, du coup. Je n'ai pas su t'accueillir et je n'ai pas su te dire au-revoir. C'est de que je fais maintenant.
Je sens que tu aurais pu être une fille. Qui sait ? Et puis, on s'en fout, non ? Tu es un ange. Les anges n'ont pas de sexe, hein...
Je réalise en t'écrivant que tu aurais eu un an aujourd'hui, à quelques jours près. Il m'a fallu un an pour te rencontrer, ou rencontrer ton absence.
Il me semble maintenant nécessaire que je parle de toi avec ton papa et tes frères, peut être est ce cela qui "bloquait"... Je sens que nous allons enfin de laisser vivre ta vie d'ange et nous notre vie terrestre...
Sur une liste de discussion sur internet à laquelle je participe, au moins par la lecture, une demande m'a interpelée :
"est ce que certains/ certaines d'entre vous ont des témoignages de problemes (ou de non problemes!) concernant des enfants conçus juste apres une fausse couche ? Je veux dire, une fausse couche, et une grossesse qui demarre juste apres, avec un telescopage des dates, entre la date de naissance prévue du foetus mort qui tombe pendant la gestation de l'enfant bien vivant. Et aussi telescopage entre la tristesse du deuil, mais aussi la joie de cette naissance, l'idée que si le premier enfant n'était pas mort, celui qui est né ne serait pas là. C'est une question qui me tracasse de plus en plus, j'ai du mal à croire que ce telescopage n'ait pas d'impact sur l'enfant vivant. D'ailleurs, pour ceux et celles à qui s'est arrivé, avez vous parlé de la situation à l'enfant vivant,(et à la fratrie) si oui, comment ? merci, je suis un peu perdue. B."
et voici ce que j'ai répondu :
Bonjour Babette, je suis Algrid, j'interviens peu mais lis souvent... (je me suis présenté à mon arrivée)
Je suis maman de Nino (juin 2004) et d'Elià (mai 2007).
Avant la grossesse d'Elià j'ai été enceinte. Nous avions conçu ce bébé dans un grand moment de rencontre, de complicité, beaucoup de bienveillance et d'écoute de l'autre, une osmose comme nous en avons peu, et beaucoup de plaisir aussi. C'était le 25 mai 2006. J'ai tout de suite su que j'étais enceinte, et en même temps j'ai rapidementperdu du sang. J'en ai parlé à mon médecin et ami, qui m'a proposé d'attendre un peu (je crois qu'il pensait que je n'étais pas enceinte et donc que c'était mes règles, ou que je perdais un jumeau d'une grossesse gémellaire ?)
Quelques jours après j'ai vu les sages femmes libérales qui m'ont suivie pour la grossesse de Nino et nousavons fait une écho. L'oeuf était très beau, très rond, parfaitement inséré ; mais il avait deux semaines au lieu de cinq comme je le disais, selon l'examen... Je n'y croyais pas : j'étais sûre de sa conception. J'ai donc attendu encore, perdant toujours du sang, par filets, dans l'impossibilité de me projeter sur cette grossesse mais pourtant sûre d'être enceinte... impossible !
Le 13 juillet, j'ai revu la sage femme qui m'a refait une écho, à ma demande. J'avais perdu depuis deux jours beaucoup, beaucoup de sang. A l'écho, on voyait que l'oeuf était totalement décroché, il ne restait que quelques tissus dans l'utérus. La fausse couche s'est terminée les jours qui ont suivis.
Nous avons conçu un autre bébé le 25 juillet ou le 1er août. C'est à dire le cycle suivant. J'ai eu beaucoup de difficulté à investir cette grossesse. Je n'avais pas envie de m'attacher à un bébé qui aurait pu partir. (et il y a eu d'autres soucis, notamment des gros problèmes relationnels avec ma mère qui n'a pas - encore une fois - respecté mon espace) Je n'ai vraiment réalisé que j'allais avoir un bébé que 8 semaines avant la date du terme prévu... soit... au moment du terme du bébé de la fausse couche (je l'ai appelé, bien plus tard, Ange) Je n'ai réalisé cela qu'en lisant ta demande. Un mois après environ, le bébé de mon ventre (je ne savais pas alors qu'il s'agissait d'Elià) s'est retourné : il s'est mis en siège. Mon médecin et ami, qui est aussi haptonome, l'a invité à se retourner, ce qu'il a fait sans difficulté.
Elià est né lorsqu'il l'a voulu, une semaine après le terme théorique, au moment où son père et son frère se sont absenté de chez nous, et le lendemain du soir où nous avons choisi son prénom...
Ma relation avec Elià est excellente, nous sommes extrèmement connectés. Il est un bébé qui ne dort pas bien, se réveillant parfois toutes les heures pendant la nuit - il a bientôt 11 mois- et régurgitant beaucoup pour ne pas dire sans cesse...
Voilà mon témoignage, l'écrire m'a fait du bien. Sera t'il utile ? ! Algrid, Toulouse
Voilà, j'ai eu envie de l'écrire ici aussi. Je n'attends absolument pas de commentaire. N'en laisser que s'ils sont bienveillants SVP, pas de pitié à deux balles ou autres bonnes intentions, OK ? ! Merci
Le bonheur ne se trouve pas avec beaucoup d'effort et de volonté mais réside là , tout près , dans la détente et l'abandon. Ne t'inquiète pas , il n'y a rien à faire. Tout ce qui s'élève dans l'esprit n'a aucune importance parce que n'a aucune réalité. Ne t'y attache pas. Ne te juge pas. Laisse le jeu se faire tout seul , s'elever et retomber , sans rien changer , et tout s'évanouit et recommence à nouveau , sans cesse. Seule cette recherche du bonheur nous empeche de le voir.
C'est comme un arc-en-ciel qu'on poursuit , sans jamais le rattraper Parce qu'il n'existe pas , qu'il a toujours été là et t'accompagne à chaque instant. Ne crois pas à la réalité des expériences bonnes ou mauvaises , elles sont comme des arc-en-ciel. A vouloir l'insaisissable , on s'épuise en vain. Dès lors qu'on relache cette saisie , l'espace est là , ouvert , hospitalier et confortable. Alors profites-en. Tout est à toi , déja. Ne cherches plus. Ne va pas chercher dans la jungle inextricable l'éléphant qui est tranquillement à la maison.
Rien à faire Rien à forcer Rien à vouloir Et tout se fait tout seul.
En un instant (ou peut être en plusieurs, mais je ne le vois pas venir), ce petit ange blond aux yeux bleu, au regard séduisant, au discours accueillant et charmeur peut se transformer en véritable dévastator.
Voici le dernier exemple en date (je rapporte, là) : il jouait avec Sarah (notre voisine de son âge) et Elià, dans notre chambre. J'étais à côté d'eux, occupée à autre chose (quoi ? à votr avis ? lire mes mails, y répondre, faire mon travail en retard !) mais un oeuil qui traine de temps en temps et l'oreille disponible. Il agresse plusieurs fois son frère, à tel point que je lui demande de cesser et que Sarah se désolidarise de lui. Je lui propose d'aller retrouver du calme dans sa chambre, ce qu'il accepte. Il revient un peu plus tard et recommence à agresser... même proposition, même actions. Il continue encore et je lui demande plus fermement de prendre davantage de temps, dans sa chambre, que l'énervement, l'excitation laisse place au jeu, tendre et respectueux. Il descend donc (pour ceux qui l'ignorent, nous habitons un petit triplex, oui oui , très simple avec deux enfants !) et je ne l'entend plus.
Je me dis, chouette : il se repose ou il lit ou il joue tranquillement, bref, il trouve du calme en lui... (j'aurais peut être dû me méfier de tant de silence, mais non, moi j'y crois que nos enfants ont des ressources en eux, vraiment !)
Il remonte, l'air coquin, et je vois une tâche rouge / violette sur sa joue. Je lui demande s'il s'est fait mal, ce que c'est, ... il ne veut pas me répondre. Il finit par le dire que c'est du maquillage. Comme nous avons eu du maquillage pour enfants il y a quelques semaines, et bien qu'il ne soit pas autorisé à s'en servir seul, je lui dit ma déception qu'il l'ait utilisé sans mon accord mais bon... et puis je lui demande quand même de me montrer. Nous descendons.
A la salle de bain, partout par terre, partout su le meuble en bois, du maquillage, oui, mon maquillage, mon fard à paupière violet que Véronique vient de m'offrir pour me re-lier à ma sensualité, à ma féminité, à moi, et que je n'ai pas même encore essayé... Nino a du fard sur le visage, sur le ventre, sur le tee-shirt... Dans le contenant, il ne reste plus de poudre du tout... AAHHHHHHH - BOUHHHH la grosse colère en moi...
J'ai donc renvoyé gentiment Sarah chez elle, fait couler un bain, mis Elià dedans ; Nino (c'est lui dont il s'agit) ne veut pas aller au bain, il réclame son père et pleurant. Je lui ai alors expliqué combien ce qu'il vient de faire m'a blessé, fait mal, mis en colère, combien je suis en colère, combien je lui en veux. Combien j'attends qu'il me demande pardon et répare cela. Il me demande pardon, me prend très fort dans ses bras. Il accepte d'aller au bain, et je lui propose de réfléchir à ce qu'il pourrait me donner pour réparer son geste... à suivre...
Nous sommes allés à la médiathèque. Il y avait un conte en LSF et français, ou plutôt 3 contes en LSF et français : Grand loup et petit loup, La mare aux aveux, et La petite poule rousse. C'était génial ! ! Pas besoin de voir les images qui étaient exposées sur l'écran, ni même d'écouter le français : le conteur en LSF est tellement expressif, on comprennait parfaitement. Les émotions étaient palpables rien qu'à son interprétation.
Grand loup et petit loup, c'est une histoire de distance, de manque, d'attachement, d'amitié. La mare aux aveux, c'est une histoire de parole, de trahison et aussi de pardon. La petite poule rousse, une histoire où la ruse et la réflexion l'emportent sur la peur, où les petits peuvent vaincre les grands.
Ensuite, nous sommes restés à la médiathèque où nous avons lu, et où Elià a exploré les bacs de livres ! (je mets une photo dès que je comprends comment connecter mon téléphone portable avec mon PC - d'ailleurs si quelqu'un me lit et peut m'aider, HELP ! ! )
Rudolfette, c'est la jardinière de l'école où va Nino. La jardinière, c'est la maîtresse, dans les jardins pédagogiques Rudolf Steiner. Rudolfette s'appelle en vrai Hélène. Elle est jeune, très souriante, avenante, joyeuse...
je pensais lui tailler un costume, d'ailleurs je l'avais déjà écrit, mais une interruption de connexion m'a fait tout perdre, donc, tant pis, le sort en décide pour moi et me dit que ce n'est pas mon rôle là !
Bref : Hélène s'en va rejoindre son mari, elle sera remplacée par Evelyne. Bonne route à Hélène, qui sait ce que j'avais écrit parce que s'il y a bien un défaut que je n'ai pas, c'est l'hypocrisie.
Super de t'avoir revue, de retrouver la simplicité, la spontanéité et la profondeur immédiatement dans nos relations. Comme tu on s'était vues hier, comme si on se voyait tous les jours, comme si on vivait en voisines, comme si ... une autre soeur ? ! Incroyable de que je gagne en fratrie en ce moment ! Une fratrie de coeur avec ma vraie fratrie comprise, génial ! !
On se reverra, c'est sûr ! Tout aussi simplement, spontanément et profondément j'en suis sûre...
